Pleine Conscience à Bindoula

Par Julien Lemal

Il y a tout juste un an, je revenais en Europe après le stage de Permaculture Tropicale à Bindoula…

Ma tête était remplie de belles images de nature et de couleurs chaudes. Mon cœur, de joie et de nouvelles amitiés. Les moments passés en compagnie de Benjamin Jayr, de Jérémy Rizoud, de Papis et de tous les jeunes et moins jeunes de la communauté de Bindoula restent gravés dans ma mémoire et dans mon corps. Me les remémorer me remplit encore aujourd’hui de douceur et de chaleur.

Mais qu’est-ce que cela a à voir avec la pleine conscience, me demanderez-vous ?

Eh bien pour moi, beaucoup ! Un des pères fondateurs de la pleine conscience dans le monde, Jon Kabat Zinn, définit la pleine conscience comme étant

« l'état de conscience qui émerge lorsque vous prêtez intentionnellement attention à vos expériences internes et externes du moment présent, sans porter de jugement de valeur ».[Jon Kabat Zinn]

Je résumerais ça en disant que c’est vivre l’instant pleinement, avec tous ses sens en éveil, et s’émerveiller de ce qui est là, ici et maintenant. Avez-vous déjà observé des enfants jouer dans la nature ? Eh bien voilà, c’est ça… À ceci près que les enfants peuvent encore le faire tout naturellement, les adultes doivent le faire de manière intentionnelle pour sortir de leurs pensées, de leur pilote automatique. Nous avons appris à penser, à planifier, à contrôler, à projeter, à vouloir tout faire et à reprocher, à regretter et à s’en vouloir de ne pas avoir tout fait. Nous vivons dans notre tête, entre un passé révolu et un futur incertain. Et nous oublions que le monde réel, sensoriel, il est là : ici et maintenant. Ce monde vivant, exaltant, qui stimule tous les sens et fait vibrer notre être dans sa chair, c’est exactement cela que j’ai vécu là-bas, à Bindoula.

 


 

Mon intention était d’aller vivre autre chose, de découvrir une culture, d’apprendre plus sur la permaculture et de faire des rencontres. J’étais dans un état d’ouverture, sans attentes particulières, ni préjugés ou autres idées préconçues. Je pense que la pleine conscience c’est aussi ça : être ouvert. Ouvert à ce qui se présente, à ce qui est là.

Lorsque que nous nous ouvrons, nous nous laissons toucher par la beauté de ce qui nous entoure : celle de la nature, celle des hommes et des femmes qui nous sont proches. Et lorsque cette beauté extérieure résonne en nous, nous touchons alors notre propre beauté, notre beauté intérieure qui s’exprime sous la forme d’émotions : la joie et l’amour, à Bindoula certainement, parfois aussi d’autres émotions plus douloureuses mais qui ont également toute leur place, leur importance et leurs justifications. La pleine conscience les accepte toutes, sans les juger. Elles viennent et repartent et c’est ce qui fait leur beauté…

 


 

Bindoula, c’est aussi Permakabadio, planter des arbres, faire du compost et semer des graines. Et des graines, nous en avons semé ! Des oignons, des haricots, du moringa mais aussi et surtout des graines de bienveillance, de partage et de bonté, des graines d’entraide, de débrouillardise et de courage, de tendresse, d’amour et d’amitié…

Les rencontres que j’ai faites là-bas m’ont profondément marquées par leur authenticité et leur profondeur. Savoir écouter, vouer pleinement son attention à l’autre, avec intérêt et sans jugement, est une compétence essentielle, étroitement liée à la pleine conscience, pour créer des liens, pour entrer en relation.

À Bindoula, on sait écouter. Pas seulement avec ses oreilles, on sait écouter avec le cœur. C’est cela qui rend possible la rencontre de l’autre... et de soi-même. Et puisqu’il n’y a pas de hasard, ce lieu magique où je retournerai s’appelle Bindoula, ce qui signifie en langue mandingue : « place de la rencontre »

 


 

 

Alors, avez-vous vous aussi envie de rencontres et de pleine conscience ?

 

On se donne rendez-vous l’an prochain à Bindoula pour un stage de pleine conscience ?